Canithérapie : les chiens au service de la médecine – Canipédagogie : les chiens au service de l'éducation
Il est vrai qu'à notre époque encore, il est très difficile en France, d'introduire des chiens dans les écoles et les hôpitaux, alors qu'aux Etats Unis ou au Canada par exemple, cela est habituel, ils sont même désirés, sollicités, depuis quelques décennies déjà.
Les raisons principales de ces hésitations sont : L'hygiène et la sécurité.
Pour l'hygiène, je réponds que les chiens ne peuvent pas transmettre de maladies à l'humain, par exemple si j'ai la grippe et que je rends visite à un patient hospitalisé, personne ne s'en aperçoit si je suis en incubation mais contagieux, je peux lui transmettre ma maladie. Un chien, non, il ne peut pas.
Pour la sécurité, je réponds que les chiens visiteurs sont accompagnés par des personnes compétentes et vigilantes car elles ont suivi une formation spécialisée (comme les instituteurs, éducateurs, infirmiers, aide-soignants, etc) qui ne permet pas de douter de leur capacité.
Actuellement, il est plus difficile d'introduire des chiens dans ces milieux car leur réputation est totalement faussée par les médias (si un Rottweiler a mordu, on montre un reportage, ce qui est normal, il faut informer sur l'accident, mais on en rajoute en montrant systématiquement des chiens dits dangereux, enfermés dans des chenils étroits, excités au maximum et cela déforme totalement la réalité), donc les responsables des structures hospitalières comme scolaires, ne voulant prendre aucun risque, décident de refuser ces visites pour se « mettre à l'abri » de tout accident. Je me bats donc pour leur expliquer (sans les vexer) que si on apprend aux enfants ce qu'est un chien, comment l'aborder, pourquoi ne pas le déranger quand il mange, dort, etc., on réduira très sensiblement les accidents dus à un manque d'information donc de connaissance. Si en voulant protéger l'enfant, on l'empêche de côtoyer le chien, il n'aura jamais le bon réflexe à son approche si un jour il s'y trouve confronté. La prévention c'est d'empêcher les accidents en apportant cette connaissance du danger. Si l'enfant ne connaît pas le danger, il ne pourra pas l'éviter. Si on enlève la cause du danger, l'enfant ne le connaîtra pas et le jour où il sera en face, il ne saura pas ce qu'il faut faire.
Il y a actuellement une prise de conscience de ce que peut apporter la présence d'un chien, que ce soit à des enfants dits « normaux » qu'à des enfants dits « handicapés » ; pour les uns une présence amicale autre que celle d'un humain et l'apprentissage du mode de vie du chien avec l'humain qui agira plus tard sur leur comportement envers les chiens (plus sécurisé), et pour les autres, une motivation qui agit sur leur volonté de combattre le mal car le chien n'est pas pour eux un jouet ou une activité de remplacement, mais quelqu'un qui participe à leurs activités, et à leur vie dans un milieu « hostile » (rééducation, médication, etc.) et les aide donc à mieux la supporter
Pour moi, il n'y a aucun doute sur l'utilité de ces visites et sur le fait qu'elles évitent les risques d'accident. En effet, les enfants informés sur le comportement du chien, sur sa condition de vie, sur sa façon de penser (instinctive et non cognitive) qui fait que le chien réagit majoritairement et principalement par réflexe instinctif (en fonction du souvenir de la situation qui se produit et de la façon dont elle s'est terminée). L'enfant qui sait qu'il ne doit pas s'approcher d'un chien qui mange ou dort, qui sait qu'il ne doit pas aborder directement un chien qu'il ne connaît pas et même s'il le connaît mais qu'il est seul avec lui, ou bien qui sait aussi qu'il ne doit pas pénétrer dans une propriété s'il y a un ou des chiens, et cela même s'il connaît, évitera bien des accidents et il est certain que les accidents dus aux morsures de chiens seront évités si une majorité pour ne pas dire tous les enfants et leurs parents sont informés à l'aide ces visites.
André MARTIN